SPOTLIGHT #1 – Naviguer dans les enjeux d’exclusivité dans les contrats de gestion sportive : Leçons provenant de l’octogone de MMA

SPOTLIGHT #1 – Naviguer dans les enjeux d’exclusivité dans les contrats de gestion sportive : Leçons provenant de l’octogone de MMA

Chez Lead up, nous nous engageons à fournir à nos clients les solutions les plus innovantes en matière de résolution des conflits, adaptées à leurs contextes sectoriels spécifiques. Pour ce faire, nous devons rester à l’affût des développements récents dans les secteurs de nos clients et analyser ces évolutions en fonction de leurs besoins. Chaque mois, dans le « Lead up Spotlight », nous partagerons avec vous – nos collègues, clients et partenaires potentiels – notre analyse sur un développement récent relatif à la résolution des conflits dans un secteur qui nous tient à cœur ainsi qu’à nos clients.

A l’approche des Jeux Olympiques de Paris, nous avons choisi de consacrer la première édition du « Lead up Spotlight » au monde des sports de combat, spécifiquement aux Arts Martiaux Mixtes (MMA), un sport dans lequel de nombreux anciens olympiens se sont récemment lancés (voir par exemple Ronda Rousey, Kayla Harrison, Slim Trabelsi, Daniel Cormier ou Henry Cejudo). La popularité du MMA croît de manière exponentielle, avec plusieurs organisations majeures telles que l’Ultimate Fighting Championship (UFC), la Professional Fighters League (PFL), l’ARES Fighting Championship ou Eagle FC, Inc. Ces organisations organisent des événements périodiques autour de cartes, c’est-à-dire une liste de plusieurs combats ayant lieu au cours d’une même soirée. Ces combats opposent des combattants selon des catégories de poids.

Pour pouvoir combattre, ces combattants signent généralement des contrats avec ces organisations. Ces accords incluent souvent des clauses d’exclusivité liant les combattants à cette organisation pour un certain nombre de combats, une certaine durée, ou les deux. Le contrat prend donc fin lorsque les objectifs convenus sont atteints.

Le 23 janvier 2024, Kayla Harrison, double médaillée d’or olympique en judo et double championne poids léger de la PFL, a annoncé qu’elle avait quitté la PFL et signé avec l’UFC. Elle affrontera Holly Holm le 13 avril 2024. Sa signature avec l’UFC a surpris beaucoup de personnes, car la PFL avait publiquement affirmé qu’il lui restait un combat à réaliser sous son contrat avant de pouvoir signer avec une autre organisation. Kayla Harrison, de son côté, a affirmé que, en plus du nombre de combats convenus, son contrat comprenait également une date d’expiration effective à partir de décembre 2023, indépendamment du nombre de combats réalisés.

Imaginons maintenant que son contrat n’ait pas inclus une telle date d’expiration. Elle se serait alors retrouvée dans la même situation que de nombreux autres combattants, devant attendre que son organisation lui propose des combats, jusqu’à atteindre le nombre de combats prévu. En pratique, cependant, si son organisation ne voulait pas organiser de combats, ce qui s’est déjà produit par le passé, elle aurait dû résilier le contrat, possiblement à travers un processus formel de résolution de conflits, si son organisation s’opposait à la résiliation et demandait une compensation.

CONCLUSION : Une combinaison entre un certain nombre de combats et une date d’expiration spécifique dans de tels contrats peut s’avérer être un outil utile tant pour les athlètes que pour les organisations de MMA. D’une part, les athlètes s’assureraient que leur carrière ne soit pas entravée par des conflits avec leurs organisations, managers ou agents concernant la durée de leur engagement. D’autre part, les organisations de MMA ne seraient pas prises au dépourvu par des demandes d’athlètes concernant la résiliation d’accords et la compensation pour inactivité forcée, malgré leur conformité avec les termes des contrats.

PERSPECTIVES : Une fois les Jeux Olympiques de Paris terminés cet été, il ne fait aucun doute que d’autres athlètes olympiques voudront suivre les traces de nombreux anciens olympiens et se lancer dans une carrière en MMA. Pourtant, l’histoire de Kayla Harrison montre que les athlètes et les organisations de MMA ne devraient pas se lancer dans la signature d’accords de MMA sans le soutien juridique approprié. Après tout, rien ne sert de courir, il faut partir à point.